đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Alphonse De Lamartine
Titre : Tristesse
Ramenez-moi, disais-je, au fortuné rivage
OĂč Naples rĂ©flĂ©chit dans une mer d’azur
Ses palais, ses coteaux, ses astres sans nuage ;
OĂč l’oranger fleurit sous un ciel toujours pur.

Que tardez-vous ? Partons ! Je veux revoir encore
Le Vésuve enflammé sortant du sein des eaux ;
Je veux de ses hauteurs voir se lever l’aurore ;
Je veux, guidant les pas de celle que j’adore,
Redescendre en rĂȘvant de ces riants coteaux.
Suis-moi dans les détours de ce golfe tranquille ;
Retournons sur ces bords Ă  nos pas si connus,
Aux jardins de Cynthie, au tombeau de Virgile,
PrÚs des débris épars du temple de Vénus :
La, sous les orangers, sous la vigne fleurie
Dont le pampre flexible au myrte se marie,
Et tresse sur ta tĂȘte une voĂ»te de fleurs,
Au doux bruit de la vague ou du vent qui murmure,
Seuls avec notre amour, seuls avec la nature,
La vie et la lumiĂšre auront plus de douceurs.
De mes jours pĂąlissants le flambeau se consume,

Il s’éteint par degrĂ©s au souffle du malheur,
Ou s’il jette parfois une faible lueur,
C’est quand ton souvenir dans mon sein le rallume.
Je ne sais si les dieux me permettront enfin
D’achever ici-bas ma pĂ©nible journĂ©e :
Mon horizon se borne, et mon Ɠil incertain
Ose l’étendre Ă  peine au delĂ  d’une annĂ©e.
Mais s’il faut pĂ©rir au matin,
S’il faut, sur une terre au bonheur destinĂ©e,
Laisser échapper de ma main
Cette coupe que le destin
Semblait avoir pour moi de roses couronnée,
Je ne demande aux dieux que de guider mes pas
Jusqu’aux bords qu’embellit ta mĂ©moire chĂ©rie,
De saluer de loin ces fortunés climats,

Et de mourir aux lieux oĂč j’ai goĂ»tĂ© la vie.