đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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Aux vapeurs du matin, sous les fauves ramures Que le vent automnal emplit de longs murmures, Les rivaux, les deux cerfs luttent dans les halliers : Depuis lâheure du soir oĂč leur fureur errante Les entraĂźna tous deux vers la biche odorante, Ils se frappent lâun lâautre Ă grands coups dâandouillers. Suants, fumants, en feu, quant vint lâaube incertaine, Tous deux sont allĂ©s boire ensemble Ă la fontaine, Puis dâun choc plus terrible ils ont mĂȘlĂ© leurs bois. Leurs bonds dans les taillis font le bruit de la grĂȘle Ils halĂštent, ils sont fourbus, leur jarret grĂȘle Flageole du frisson de leurs prochains abois. Et cependant, tranquille et sa robe lustrĂ©e, La biche au ventre clair, la bĂȘte dĂ©sirĂ©e Attend; ses jeunes dents mordent les arbrisseaux; Elle Ă©coute passer les souffles et les rĂąles; Et, tiĂšde dans le vent, la fauve odeur des mĂąles Dâun prompt frĂ©missement effleure ses naseaux. Enfin lâun des deux cerfs, celui que la Nature Arma trop faiblement pour la lutte future, Sâabat, le ventre ouvert, Ă©cumant et sanglant. Lâoeil terne, il a lĂ©chĂ© sa mĂąchoire brisĂ©e; Et la mort vient dĂ©jĂ , dans lâaube et la rosĂ©e. Apaiser par degrĂ©s son poitrail pantelant. Douce aux destins nouveaux, son Ăąme vĂ©gĂ©tale Se disperse aisĂ©ment dans la forĂȘt natale ; Lâuniverselle vie accueille ses esprits : Il redonne Ă la terre, aux vents aromatiques. Aux chĂȘnes, aux sapins, ses nourriciers antiques. Aux fontaines, aux fleurs, tout ce quâil leur a pris. Telle est la guerre au sein des forĂȘts maternelles. Quâelle ne trouble point nos sereines prunelles : Ce cerf vĂ©cut et meurt selon de bonnes lois, Car son Ăąme confuse et vaguement ravie A dans les jours de paix goĂ»tĂ© la douce vie; Son Ăąme sâest complu, muette, au sein des bois. Au sein des bois sacrĂ©s, le temps coule limpide, La peur est ignorĂ©e et la mort est rapide ; Aucun ĂȘtre nâexiste ou ne pĂ©rit en vain. Et le vainqueur sanglant qui brame Ă la lumiĂšre. Et que suit dĂ©sormais la biche douce et fiĂšre, A les reins et le cĆur bons pour lâĆuvre divin. LâAmour, lâAmour puissant, la VoluptĂ© fĂ©conde. VoilĂ le dieu qui crĂ©e incessamment le monde. Le pĂšre de la vie et des destins futurs ! Câest par lâAmour fatal, par ses luttes cruelles. Que lâunivers sâanime en des formes plus belles. SâachĂšve et se connaĂźt en des esprits plus purs