Sur un front lisse et pur, finement épinglée, Tu m´évoques ma mère, ô coiffe du Trégor, Et, dans ta conque frêle avec art ciselée, C´est toute la chanson de mon passé qui dort.
Comme tu palpitais, pudique, à la veillée, Sur quelque nuque mince aux chastes frisons d´or ! De ton charme, longtemps, j´eus l´âme ensorcelée Et, d´y songer ce soir, mon coeur tressaille encor.
Coiffe de mon pays, aucun ruban profane Jamais n´a déparé ta grâce diaphane : Ton élégance est toute en ta simplicité.
Les filles du Trégor t´ont faite à leur image : Aussi frais que ton lin sans tache est leur visage, Aussi vierge de tout mensonge leur beauté.