Voici venir vers nous le soir aux yeux de cendre, Clairs encor d´un reflet de la braise du jour Dans le couchant d´août, ma mie, allons l´attendre,
Parmi l´or pâlissant de notre été d´amour.
Nous lui dirons : Sois pur, soir pacifique et tendre, Fraîcheur des champs brûlés, repos des membres lourds, Oh ! ne te hâte point, soir béni, de descendre Vers les grands pays d´ombre oh doit finir ton cours !
Laisse-nous savourer ton délice éphémère, Passant sacré, porteur de l´urne balsamaire D´où s´épand sur le monde un miel immense et doux.
Nos fronts que le soleil a brunis de son hâle Déjà penchent Du moins, prolonge un peu sur nous