Il est déjà tard, Pèlerins, il est grand temps de partir Rangez vos nénuphars, vous n´avez plus le temps de lire Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire
Arlequins !
Agenouillez-vous bonnes gens, le grand Prêtre va passer Branlez vos chapelets excrémenteux et dilapidés Comme l´aigle impérial, son goupillon va vous déchirer Arlequins !
Levez-vous beau monde, cette nuit la lune a quartier libre Pincez votre peau afin que nulle cellule ne vibre Retenez votre souffle, comprimez vos poumons de fibres Arlequins !
Nous traverserons l´onde de vase de la fortune Nous découvrirons les eaux magiques de la lagune
Un lézard parleur nous contera l´histoire de la dune Arlequins !
Brûlés par un volcan de thym Burinés par le chant des lutins La mer des hydres a pleuré ses requins Engloutissant le sang des Arlequins
Le sang des Arlequins, Le sang des... RIENS !!!
Nous voilà très loin enfoncés dans la zone aquatique Les jambes en vilebrequin, l´épiderme teinté chimique Réfléchissons nos visages dans le miroir excentrique
Arlequins !
Au carrefour des trois flaques d´or nous rencontrons le rat mage Il nous dit: " Restez-là je visite vos organes fromages La folle sangsue ne fait plus partie de mon voyage " Arlequins !
Rendez-vous au champ où les salsifis sont sucrés d´orge Où Lucifer met en quarantaine ses soufflets de forge Allaitons-nous au pis de Vénus qui pend à sa gorge Arlequins !
Il est trop tard passez donc le temple du souvenir Rangez vos catafalques, vous n´aurez plus le temps de vivre Crapauds de goudron, alligators et mannequins de cire Arlequins !
Entrez, entrez, beau monde ! Choisissez votre tombe ! Dans le cimetière des Arlequins ! Entrez, entrez, braves gens ! Recherchez le tourment Dans le cimetière des Arlequins !