Il fera longtemps clair ce soir, les jours allongent, La rumeur du jour vif se disperse et s´enfuit, Et les arbres, surpris de ne pas voir la nuit, Demeurent éveillés dans le soir blanc, et songent
Les marronniers, sur l´air plein d´or et de lourdeur, Répandent leurs parfums et semblent les étendre ; On n´ose pas marcher ni remuer l´air tendre De peur de déranger le sommeil des odeurs.
De lointains roulements arrivent de la ville La poussière, qu´un peu de brise soulevait, Quittant l´arbre mouvant et las qu´elle revêt, Redescend doucement sur les chemins tranquilles.
Nous avons tous les jours l´habitude de voir Cette route si simple et si souvent suivie, Et pourtant quelque chose est changé dans la vie, Nous n´aurons plus jamais notre âme de ce soir