Titre : Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite
Lorsque tu ne seras, dans quelque humble retraite, Qu´un homme vieux et fatigué; Lorsque sera terni le charme que te prête Ton beau sourire triste et gai;
Quand ton oeil studieux dont la langueur observe, Et même semble discuter, N´aura plus sa rêveuse et vigilante verve, Et son bleu calice éclaté,
Quand nul ne fera plus tinter à ton oreille L´éloge que tu réclamais, Songe, ô futur cadavre, éphémère merveille, Avec quel excès je t´aimais !
Rappelle à ton orgueil, s´il souffre et s´inquiète, Que c´est moi-même, et non pas toi, Qui voulus, rapprochant sournoisement nos têtes, Ce baiser tendre, humide et droit,
Cet unique baiser qui met en équilibre
Deux visages encore errants, Et qui ne m´a jamais plus permis d´être libre, En mon coeur vivace et mourant