Titre : Parce que dès l´enfance et d´instinct tu fus triste
Parce que dès l´enfance et d´instinct tu fus triste, Dans la cité bruyante ou sous les arbres verts, Et que tu fus surpris qu´on souffre, et qu´on persiste
À souffrir, brave et lâche, en un morne univers;
Parce que la gaîté ne fut sur ta personne Que le manteau lustré d´un fuyant carnaval, Et qu´un sonore ennui en ton âme résonne, Ton coeur hostile et pur est de mon coeur l´égal.
Mais malgré cette étrange et noble ressemblance, Nous nous sentons divers, lointains, dépossédés. À quoi m´a donc servi ma suave puissance ? J´ai disposé du monde et je ne puis t´aider !
- Que faire si vraiment le destin se refuse, (Tandis que ta langueur recherche un calme oubli)
À t´imposer, plus tendre et reposant qu´un lit, Mon coeur qui s´affermit en même temps qu´il s´use