Si je n´aimais que toi en toi Je guérirais de ton visage, Je guérirais bien de ta voix Qui m´émeut comme lorsqu´on voit, Dans le nocturne paysage,
La lune énigmatique et sage, Qui nous étonne chaque fois.
- Si c´était toi par qui je rêve, Toi vraiment seul, toi seulement, J´observerais tranquillement Ce clair contour, cette âme brève Qui te commence et qui t´achève.
Mais à cause de nos regards, À cause de l´insaisissable, À cause de tous les hasards, Je suis parmi toi haute et stable Comme le palmier dans les sables;
Nous sommes désormais égaux, Tout nous joint, rien ne nous sépare, Je te choisis si je compare;
- C´est toi le riche et moi l´avare, C´est toi le chant et moi l´écho, Et t´ayant comblé de moi-même, Ô visage par qui je meurs, Rêves, désirs, parfums, rumeurs, Est-ce toi ou bien moi que j’aime?