Je t´ai fait d´un amour si tendre Que tu es doux comme le miel J´ai tant rêvé à tant t´attendre J´ai voulu t´appeler Abel Tu vas grandir et j´en frissonne
Car les vautours, les financiers Feront de ton rire qui sonne Un bêlement standardisé Abel, mon fils, ils vont te rendre Imbécile mais bien vêtu Tout ce que j´aurai pu t´apprendre Par quoi le remplaceras-tu ? Par des slogans, des chansonnettes, Un érotisme de bazar Ils t´abêtiront, mon poète, Toi, le contraire du hasard
Ahaha ha haha...
Ou si je t´ai porté, farouche Dans un moment de désespoir, Caïn, tu sauras de ma bouche Tout ce qu´il ne te faut pas croire
Mon fils, mon beau comme un orage, Moi, si je te préfère ainsi, Il me faudra un grand courage Pour t´élever comme un souci Car, si tu deviens violence, Tu peux être bêtise en plus La sincérité à outrance Devient mensonge, le sais-tu ? Comme on prend goût à la bataille On finit par la provoquer De quel côté faut-il que j´aille, Mon fils, pour ne pas te manquer ?
Ahaha ha haha...
Abel Caïn, mon fils, mon âme, Comment démêler ton destin ? Comment protéger ta flamme
Sans par trop me brûler les mains ? Si tu es doux, si tu succombes À leurs lentes machinations, Abel, je préfère la bombe À cette crétinisation Mais si tu te bats, mon archange, Tu devras être un assassin Aussi bien, pour ce que ça change, C´est moi qui te tuerai, Caïn D´ailleurs à défaut de la bombe D´autres moyens me sont offerts Pour ne pas pleurer sur ta tombe Mon fils pour ne jamais te faire