Deux pigeons s´aimaient d´amour tendre L´un veut partir, l´autre se plaint Le premier ne veut rien entendre Il part mais voici qu´en chemin Il collectionne les problèmes
Se fait piéger, tremper, manger Ou peu s´en faut. Il se fait même Assommer par un écolier Lors pour le coup il abandonne Rentre chez lui ; on le plaint fort On le console, on le bichonne Il jure de rester au port {x2}
Vraiment, Monsieur de La Fontaine Y croyez-vous à ses remords ? Eut-il regretté ses fredaines S´il n´eut pas côtoyé la mort ? À supposer qu´une amourette L´eût enflammé, chemin faisant Il n´eût pas vécu tant d´alertes N´eût pas senti passer le temps Et l´autre, là, qui se lamente Au lieu de profiter du lit
Au lieu de suivre enfin la pente De la paresse et de l´oubli {x2}
Car enfin, revoyons l´histoire "L´un d´eux s´ennuyant au logis" Vous ne m´en ferez pas accroire, Il s´ennuyait, vous l´avez dit Et plus loin, parlant de son frère "Je le désennuierai" ah ! ah ! Nous tenons le mot de l´affaire Il s´ennuyait aussi, voilà ! Voyez encore ces hypocrites En pleurant se dirent adieu Quoi d´étonnant à ce qu´ensuite Son voyage fût malheureux ? {x2}
Heureux amants, si d´aventure Vous sentez la tranquillité
Tomber comme une couverture Sur vos rêves de volupté Arrachez-vous, fuyez ensemble Ou séparés. Le monde est grand Que l´impatience vous rassemble Et que l´amour marche devant Multipliez les retrouvailles N´attendez pas pour voyager Qu´indifférence vous tenaille, Que soit passé le temps d´aimer {x2}