Certains de vous se la rappellent Elle ne tranchait pas beaucoup Au milieu des plus ou moins belles Ne l´étant presque pas du tout Sa laideur lui fut une chance
Lui laissa le temps d´exister Quand poussa son intelligence Elle était prête à récolter Elle était prête à récolter
On a pu dire, on a pu croire De médisance en calomnie On n´a pas oublié l´histoire, L´histoire de Jeanne-Marie
Sa sûreté de bonne élève Lui valut des inimitiés Elle économisait ses rêves Elle les mettait de côté Elle fauchait les excellences Comme le paysan son blé Mettant en grange sa science Pour la faire un jour prospérer
Pour la faire un jour prospérer
On a pu dire, on a pu croire De médisance en calomnie On n´a pas oublié l´histoire, L´histoire de Jeanne-Marie
De tout ce qu´on enseigne aux filles Elle s´acquittait pour le mieux Montrant pour les travaux d´aiguille Un don presque miraculeux Son linge était d´un blanc d´hermine Repassé comme par magie Que dire enfin de sa cuisine ? Ça frisait la sorcellerie Ça frisait la sorcellerie
On a pu dire, on a pu croire
De médisance en calomnie On n´a pas oublié l´histoire, L´histoire de Jeanne-Marie
Quand on eût pesé ses mérites On pensa, les vieilles surtout, Qu´il était grand temps qu´elle abrite Quelques marmots dans ses dessous Que tant de vertus ménagères Devaient pas être à l´abandon Et qu´elle oublierait ses chimères Dans le lit d´un brave garçon Dans le lit d´un brave garçon
On a pu dire, on a pu croire De médisance en calomnie On n´a pas oublié l´histoire, L´histoire de Jeanne-Marie
Tranquillement, elle fit face Et refusa tous les partis "Dites-leur de ma part qu´ils fassent Par une autre chauffer leur lit Ils m´offrent un sentiment tiède Contre le travail de mes bras Dieu sait que si j´étais moins laide J´aurais pas besoin de tout ça ! J´aurais pas besoin de tout ça !
On a pu dire, on a pu croire De médisance en calomnie On n´a pas oublié l´histoire, L´histoire de Jeanne-Marie
"Ça me plairait pas d´être pute Pas plus qu´entrer en religion
Non que l´ouvrage me rebute Mais il y faut une raison Et dites-le bien à vos hommes Qu´ils ne viennent jamais frapper, De n´appartenir à personne M´empêchera pas d´exister Je ne veux pas la charité !"
On pourra dire, on pourra croire De médisance en calomnie Elle est pas terminée l´histoire, L´histoire de Jeanne-Marie