C´est un voisin, le Père Mathieu Qui avait une chatte La trouvait si belle, bon Dieu Que même à quatre pattes Lui disait ma belle Minou
Les voyez-vous Tous ces matous Qui pour vos yeux se battent ? Vous n´avez qu´à faire miaou Je vous donnerai tout
Et comme il était amoureux De sa douce miauleuse Il consulta des rebouteux Sorciers et guérisseuses Jusqu´à c´ que la belle Minou Les cheveux roux Les yeux jaloux Fût une belle gueuse Qui n´avait qu´à dire miaou Pour qu´il devienne fou
Mathieu s´empresse d´épouser
Au début de septembre La belle métamorphosée Et la mène à sa chambre Offrant à la belle Minou Tous les dessous Tous les bijoux Pour ses yeux couleur d´ambre Oubliant qu´elle faisait miaou Encore à la fin d´août
Et comme il caressait la nuit Son épouse féline La belle entendit des souris Trotter dans la cuisine Aussitôt la belle Minou Toute à genoux Devant le trou Se léchant les babines
Se mit à pousser des miaou Et à gratter partout
Mathieu n´essaya pas pourtant De changer la nature Il ne resta plus très longtemps De rats sous la toiture Il garda sa belle Minou Que voulez-vous Il était fou De ses griffes parjures Il préférait ses beaux miaou Aux aveux les plus doux