Comme mon grand-père Louis Saluant d´un chapeau digne Des arpents de pieds de vigne Reconnaissant, ébloui Comme mon grand-père qui
Devant un cru de Bourgogne Se découvrait sans vergogne Avec le sérieux requis Je voudrais modestement Esquisser, quoi qu´on en pense, La petite révérence Que m´apprirent mes parents
Car bien que je ne sois vieille Que de trente et pas beaucoup Quand j´y pense, je m´effraye Qu´on ne sache plus, merveille, Boire un coup
Comme mon grand-père Louis Composant avec science De subtiles alliances Entre pommard et rôti
Comme mon grand-père qui Ne recevait à sa table Que de vrais buveurs, capables Que des gosiers aguerris Je voudrais pieusement Rappeler qu´en mon enfance Quand on y faisait bombance Je me tenais vaillamment
Car bien que je ne sois vieille Que de trente et pas beaucoup Quand j´y pense, je m´effraye Qu´on ne sache plus, merveille, Boire un coup
Comme mon grand-père Louis Faisant creuser dans la pierre Bien avant sa maison mère
Une cave et ses replis Comme mon grand-père qui À nous, sa progéniture Apprit la grande aventure Des raisins de son pays Je voudrais à tout venant Me vanter d´avoir en cave Deux ou trois bouteilles graves De Richebourg triomphant
Car bien que je ne sois vieille Que de trente et pas beaucoup Quand j´y pense, je m´effraye Qu´on ne sache plus, merveille, Boire un coup
Comme mon grand-père Louis Comme Albert à qui j´ ressemble
Et qui reposent ensemble Sur la colline fleurie Où il fit coucher aussi Pour les côtoyer sous terre Madeline et Philibert Et la très douce Marie Je voudrais finalement M´y coucher un jour, pareille À une quelconque bouteille Mais pourtant en attendant
Sans rien avoir d´un ivrogne Je voudrais qu´on sache enfin Qu´on peut être de Bourgogne Qu´on peut aimer sans vergogne Le bon vin
Car bien que je ne sois vieille
Que de trente et pas beaucoup Quand j´y pense, je m´effraye Qu´on ne sache plus, merveille, Boire un coup