Moi, j’arrivais sans crier gare Aussi docile qu’un chardon Et je tirais de ma guitare D’assez agréables chansons J’avais vingt ans, quelle richesse !
Mais je savais déjà fort bien Que c’était pas en montrant mes fesses Que je tracerais mon chemin
Vous m’avez tant aimée Quand j’étais bergerette Et vous voudriez retrouver Toujours les mêmes chansonnettes Et vos vingt ans qui y sont restés
Tout ce qu’on a vécu ensemble Premiers amours, premiers chagrins En des chansons qui nous ressemblent J’en ai tricoté mes refrains Mais les vingt ans deviennent trente Et les suivants ne sont pas loin Advient que les roses qu’on chante Un jour, vous déchirent les mains
Vous m’avez tant aimée Quand j’étais bergerette Et vous voudriez retrouver Toujours les mêmes chansonnettes Et vos vingt ans qui y sont restés
Mais à tant vivre, à tant se battre À tant s’éloigner de sa fleur À se couper le cœur en quatre À coup d’espoir, à coup de peur On prend de l’âme, on prend de l’âge Et on se sent riche à foison Ça serait sûrement dommage De n’ pas en faire des chansons
Vous m’avez tant aimée Quand j’étais bergerette
Et vous voudriez retrouver Toujours les mêmes chansonnettes Et vos vingt ans qui y sont restés
Mais, pour vous aussi, le temps passe Vous ne pouvez pas l’empêcher Et que voulez-vous que j’y fasse Si la magie vous a quittés ? Ce n’est pas en chantant lonlère Que je vous rendrai vos vingt ans Ne regardez pas en arrière Car moi, je vous aime au présent
Vous m’avez tant aimée Quand j’étais bergerette Et vous voudriez retrouver Toujours les mêmes chansonnettes Et vos vingt ans qui y sont restés
Aussi je vous demande, en grâce, De ne pas bouder mes refrains Même et surtout quand ils remplacent Ceux que vous connaissiez si bien Les chansons de notre jeunesse Je m’y sens un peu à l’étroit Si d’autres en veulent, je les laisse Volontiers les chanter pour moi
Vous m’avez tant aimée Quand j’étais bergerette Et vous pouvez m’accompagner Le long des autres chansonnettes Et de nos nouvelles années