Au bois de Boulogne un jour de mai Je trottinais sans me presser À pied Quand surgit dans l´allée centrale Un garçon beau comme Hannibal
À cheval À c´ moment-là d´une trente chevaux Un m´sieur m´ tira son chapeau Oh ! Oh ! Et j´ pensais devant leur grande allure Comment finira c´t´ aventure À pied, à cheval ou en voiture ?
Je ne suis pas une sainte-nitouche Tous les deux étaient charmants Et me jugeant peu farouche S´approchèrent en souriant
Quand descendu de son coursier J´eus devant moi le cavalier À pied Il me tourna un madrigal Et voulut m´enlever, c´est fatal
À cheval L´autre monsieur me proposa La Côte d´Azur, hein, la Riviera Non ? Oui ? Hin, hin Je me voyais, telle une gravure Portant mes perles et mes fourrures À pied, à cheval et en voiture
Ainsi que toutes les femmes Voulant changer d´ condition Je bâtissais mon programme : Bijoux, villas, visons
Mes rêves se sont écroulés Lorsqu´un gros monsieur qui s´amenait Brr ! À pied Apostropha mon Hannibal
Lui dit sur un ton sépulcral "Allez, allez, à cheval ! J´ paye pas mon valet pour flirter Ni mon chauffeur pour s´amuser Hé, hé !" L´auto s´ rangea contre la bordure Mon cavalier r´prit sa monture Adieu visons, chevaux, voitures
Mais au lieu de philosopher Je me suis remise à trotter À pied Pensant "Après tout y a pas d´ mal Je suis toujours sur la morale Bien sûr, hé, hé... à cheval Bien qu´il s´en soit fallu d´un rien Pour qu´ je fasse partie du gratin "Oh, écoutez, monsieur, je vous en prie, tiens, tiens !"
Vers mon Léon à toute allure Je pars et zut pour l´aventure À pied, à cheval et en voiture