- Hé, là-bas ! Pas de tabac ? Pas de devises étrangères ? - Non, monsieur l´ douanier, absolument rien - Ha, suspect, hein ! Allez, au bloc !
Quand minuit a sonné, tout le long des postes-frontières Quand déjà sont couchés Tous les ceusses qu´ont rien à passer On peut voir dans tous les coins sombres Se profiler des ombres Qui se glissent parmi la pénombre En scrutant l´horizon Képi noir, revolver, ceinturon Ils sont là qui s´avancent à tâtons
Tous les douaniers du clair de lune Qu´ils soient de Béthune ou de Pampelune S´en vont se cacher dans la nuit brune Afin de guetter Le long des sentiers Les contrebandiers
"Ah ! mes gaillards ! Hé, vous allez passer un mauvais quart d´heure !"
Quand parfois, bien groupés, ils ont tendu une embuscade C´est toujours à côté que passent les contrebandiers Mais au vent dressant les oreilles Tout d´abord, ils surveillent Puis, vaincus, soudain ils sommeillent Rêvant d´arrestations Quand le jour s´avance à l´horizon Ils sont là, transformés en glaçons
Tous les douaniers du clair de lune Qu´ils soient de Béthune ou de Pampelune Au petit matin attrapent - Atchoum ! - un rhume
Et la goutte au nez Ils vont sans tarder Chacun se coucher
Cependant, le métier n´est pas toujours aussi pénible Et pour eux, le danger vient souvent d´un autre côté Quand une femme au charme visible Soudain les prend pour cibles Ils ne sont pas des insensibles Ils sont tous chavirés Polissons, ils vont lui demander "N´avez-vous rien à me déclarer ?"
Tous les douaniers du clair de lune Qu´ils soient de Béthune ou de Pampelune Aiment autant les blondes que les brunes
Et depuis toujours C´est l´ dieu de l´Amour Qui leur joue des tours
Mais par ce côté, les contrebandiers Sont bien renseignés Rompez ! Rompez ! Rompez !