La guerre, un petit matin On cogne à la vitre Un cri : debout la putain Fais ta valise et vite
Dehors l´aurore de juillet Grouillait de flics Mon dieu mon dieu Ces Français plus pourris que les Fritzs
Ils nous ont parqués au vélodrome Le soleil crachait sur Israël Et dans les gradins nos étoiles jaunes Qui faisaient honte au ciel
Du Vel d´hiv jusqu´aux bus Et des bus aux wagons Des wagons jusqu´aux camps Terminus
Et pourtant, moi, la mort J´en suis revenue Et comment on s´en sort
Je n´sais pas je n´sais plus Mais j´suis là je suis là et bien là
Ah bravo, bravo, j´existe Je persiste à exister Je suis bonne, je m´abonne Ce soir à l´éternité Donnez-moi des tonnes de sourires d´enfants Et des hommes taillés dans des volcans
Ah bravo, bravo, et pardon si parfois J´y pense encore J´ai baisé ces fils de putes Et je leur crache au mirador Ce batârd du diable ce chien autrichien Je l´emmerde dans son enfer chrétien
Ah bravo, bravo, je vous jure
Que je ne vous oublierai pas De mon étoile jaune là-haut Je veillerai sur vous en bas Pleurez pas mes chéris sur ma terre promise J´aurai votre amour dans ma valise
Du Vel d´hiv jusqu´aux bus Et des bus aux wagons Des wagons jusqu´aux camps Terminus
J´ai fait partie des veinards De ces sacrés veinards Qui ont revu leur gare
Ah bravo, bravo, Tu as beau me tatouer un numéro J´ai tiré le bon et crève c´est moi
Qui ait eu ta peau Je survis aux fanfares à "Lili Marlène" Je suis grasse j´ai cent ans et je m´aime