💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃

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Artiste : Antoine Corriveau
Titre : Suzo
Chez Maître Vittorio Suzo
Rue de la Haute-Voltige, à Palerme
J´entre en déposant
Sur une tuile en essaim blanc

Mon visage encore maquillé du soir
Mes yeux creusés, mes lèvres enflées
Je dis Nous en aurons pour un moment
Je viens à vous tel un torrent

Il me sert à boire dans une porcelaine
À l´anse fêlée depuis deux cents ans
Ça se tient mal, mais ça tombe bien
Car c´est à la source que je reviens

Mais Suzo, habitué au mensonge
Flaire le piège comme personne
D´entre tous les choix pourquoi lui
Pourquoi ici, pourquoi aujourd´hui?

Je n´ai suivi les traces de personne
Je suis revenu sur mes pas
De ma tendre enfance cette voix qui résonne

M´a guidé jusque-là

Il scrute mon visage, retire ses lunettes
Les essuie dans le noble tissu
Devant le bordel que j´ai foutu
Il me demande ce que j´ai dit
À quelle heure et à qui

Ne craignez rien Suzo
Je n´ai pas dit un mot

J´allais depuis des années déjà
Sous le faux nom de Simon
Souvenir d´un garçon fier
Bagarreur et viril à l´excès

Une mue en lenteur, une issue
Pour fasciner; la candeur et l´esprit

Force élégante et méconnue
Le temps du charme d´une première nuit

Pressé de tout savoir, d´en finir à la fois
Il note sur mon passage de l´enfant à l´adulte
Rien ici n´enchante ou ne déçoit
Ces enfantillages n´ajoutent qu´à l´insulte

Habitué aux erreurs, aux amateurs
Il flaire la souricière mieux que quiconque
Ce garçon, dit Suzo, il saurait peut-être
Remonter jusqu´à vous

Je connais les détours, je les collectionne
Sais effacer ma piste mieux que personne
Mais encore devant l´aperçu du bordel que j´ai foutu
Il me demande ce que j´ai dit

À quelle heure et à qui

Ne craignez rien Suzo
Je n´ai pas dit un mot

Chez Maître Vittorio Suzo
Sanctuaire Santa Rosalia, à Palerme
Se dresse une terrasse sans commune mesure
Et on dit qu´elle surplombe la ville au complet

Il m´invite à l´étage, creuse l´écart
Entre le saccage dont je n´ai pas dit le quart
Et le reste du monde qui ne se doute de rien
Comme j´avais rêvé d´une plus belle fin

Lorsque l´ascenseur s´est bloqué
Quelque part entre le huitième étage et le rez-de-chaussée

J´ai d´abord cru que j´avais mal compris
Mal entendu, mal saisi

Que les portes en s´ouvrant dévoileraient la scène
Que je voie la hauteur qui manquait à mon cœur
Fin ouverte encore, prévisible, obscène
L´adversaire de la mort redouble d´ardeur

Lorsque l´ascenseur emportant avec lui
Suzo, Simon et le reste de ma peine
Achevant enfin la mécanique tordue
Entre poulies coincées et câbles fendus
Je portais sur moi encore le parfum
Le moins délicat de l´histoire du parfum
Un trousseau de clés, cinq dollars en papier
L´historique de mon téléphone pas encore effacé

Ne craignez rien Suzo
Je n´ai pas dit un mot