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Artiste : Anton Serra
Titre : Pousse-toi
Il y a du beau monde dans l´arbre
Mais comment fait-il pour supporter tout ce poids ? (Tout ce, tout ce poids)
Arrosé de rires et de larmes
Il n´y aura pas assez de place pour tous (pousse, pousse-toi)

Il y a du beau monde dans l´arbre
Mais comment fait-il pour supporter tout ce poids ? (Tout ce, tout ce poids)
Arrosé de rires et de larmes
Il n´y aura pas assez de place pour tous, tous, tous

Ancêtres et descendants des sans-dents, [tue mes maîtres?]
Est-ce un tronc qui s´élève ou bien une allumette ? T´es l´élève ou le maître ?
Aimez-vous les uns les autres, c´est indécent
L´Homme descend du singe et l´Homme, pour quelques pommes, se descend
De janvier à décembre
Le séculaire résineux enraciné ne sent plus tous ses membres
Et, doucement, il [s´invite?] à plonger dans un long silence

Lancinant, on n´fuit pas les soucis en les déracinant
Le fruit est tombé près de l´arbre
Pépé n´a pas passé l´hiver, tous les petits-enfants vont saliver
Devant le fabuleux filon, tous les ??? sont décroisés
En un rien d´temps, les ressources de mémé se sont fait déboiser
Y´a pas de solution durable
À des fins pécunières, l´aîné a bétonné les pétunias
Bouffé la feuille et la flore, il l´a fait, c´est propre à lui
Voilà pourquoi un tiers de la forêt de Tasmanie a disparu
Ils deviennent tous colériques, ici, le sol est riche

L´argent, une polémique, une famille se divise
Ils ont abattu le bel arbre généalogique
Et ça coûtera un majestueux dragonnier de Socotra
Ils s´écouteront mais ça manque cruellement de cotons-tiges
À table, les tabous sont de véritables bouchons (???)
À la venue du poulet rôti, t´entends dire :
"Je prends les cuisses, les ailes et tout le blanc, je vous laisse le croupion"
Les jeunes pousses et les anciens s´évanouissent
Le jeune loup assassine à l´acide, déracine à la cime
Le partage équitable est le cadet de ses soucis
Et, justement, oui, justement, ça en est un pour le cadet
Les petits chameaux se chamaillent

De désagréables poèmes et de jolis bouquets de mots fleuris
Des souvenirs qu´on agrafe sous l´arbre de Noël
Pour Paul, la spirographe, et des épines pour Joël
Et une superbe paire de claques, claques, claques, claques
Pour la cousine germaine qui s´appelle pas vraiment comme ça
Détendez-vous, les enfants, vos grands-parents
N´ont pas subi la guerre et un affreux cancer pour revoir des nazis
Désunis, des années plus tard, ils ferment des usines
Et c´est du bout du doigt qu´ils désignent, vous défrichez des îles
Paul a une combine : zigouiller Joël
En lui susurrant d´une douce voix : "Pousse, pousse-toi"

Il y a du beau monde dans l´arbre
Mais comment fait-il pour supporter tout ce poids ? (Tout ce, tout ce poids)
Arrosé de rires et de larmes
Il n´y aura pas assez de place pour tous (pousse, pousse-toi)
Il y a du beau monde dans l´arbre
Mais comment fait-il pour supporter tout ce poids ? (Tout ce, tout ce poids)
Arrosé de rires et de larmes
Il n´y aura pas assez de place pour tous, tous, tous

Il ne fallait pas trop s´en faire, faire, faire car, au début
C´était que des chamailleries de frangins et d´frangines

Mais comment faire, faire, faire avec une belle paire de têtus ?
Ils finiront par vivre comme voisins et voisines
Il n´y avait pas assez de place dans le nid pour poussins et poussines
Décidément, les enfants ne verront pas cousins et cousines
Grande engueulade dans la cuisine, que des punchlines à la poutine
Embrouilles, embrouilles, embrouilles, embrouilles, embrouilles, embrouilles de famille
Pour un bout d´camembert au Trivial Poursuit, c´est embrouilles de famille
Comme la guerre, c´est la guerre, rendez-vous chez l´notaire, ouais, embrouilles de famille
Des métacarpes dans les gencives ; être méchant, c´est pas très gentil
"Salut, ça va ?", couça-couci, on ne choisit pas sa famille

Et, quand ça parle et reparle de partage d´héritage, mettez de l´eau
Mettez de l´eau dans vos verres de gros ermitages, tournez le dos
Faites quelque chose, voyez vos gars, pile ou face en attendant qu´elle clamse
Puis vous pouvez embrasser mamie
Papa est parti avec une de ses secrétaires : embrouilles de famille
Qu´il nique son père, à chaque Noël, c´est la merde, embrouilles de famille
Des discussions [?durant les jours de foot, je parle de politique?]
De pyramides et sinon quoi ? Tu n´connais rien, de quoi tu cau-cau-causes ?
On dirait un remake d´Arnaques, Crimes et Botanique
Ils ont abattu le bel arbre généalogique