Un soleil maudit, agonisant Se fige, et de marbre nous laisse Seuls, démunis face aux plaines Qui s´endorment, d´une quiétude blême
Au coeur d´hivers longs comme la mort Dont seul le Cantal sait les secrets Forçant les hommes Au long retrait Forçant les âmes A l´éternel respect Lorsque nos oraisons se taisent Que la raison, amoindrie, s´endort Que les flavescences s´abrègent Laissant toute vie, en sommeil
Cette terre si réconfortante Fertile, glorieuse d´antan Se pare de son drap d´horreur Sans compromis, d´une force polaire
Alors naissent les noires pensées Nos âmes laissées aux mornes idées
Elles qui fleurissent, légions maudites Et crèvent nos esprits, sans pitié
Lorsque les flacons sont vides Et les esprits, vifs, torrides L´espoir renaît puis s´évapore Et à nouveau, le morne matin Revient sonner son éternel refrain
J´ai vu ! Une Terre Vierge de toute trace Etouffer nos misérables palabres Les pleurs, la honte, la perte Fertiles tant de fois Comme une semence à la glèbe Toutes, tous désormais figés Dans d´insensibles écrins de glace Offrant à tout jamais une terrible