En t´écrivant ces mots j´frémis Par tout mon être, Quand tu les liras j´aurais mis L´nez à la f´nêtre J´suis réveillé, depuis minuit,
Ma pauv´ Toinette, J´entends comme une espèce de bruit, A la Roquette.
L´Président n´aura pas voulu Signer ma grâce, Sans dout´ que ça y aura déplu Que j´me la casse Si l´on graciait à chaque coup Ca s´rait trop chouette, D´temps en temps faut qu´on coupe un cou, A la Roquette.
Là-haut, l´soleil blanchit les cieux, La nuit s´achève, I´s vont arriver, ces messieurs, V´là l´jour qui s´lève. Maint´nant j´entends, distinctement,
L´peuple en goguette, Qui chante su´ l´air de "L´enterr´ment", A la Roquette.
Tout ça, vois-tu, ça n´me fait rien, C´qui m´paralyse C´est qu´i faut qu´on coupe, avant l´mien, L´col de ma ch´mise En pensant au froid des ciseaux, A la toilette, J´ai peur d´avoir froid dans les os, A la Roquette.
Aussi j´vas raidir pour marcher, Sans qu´ ça m´émeuve, C´est pas moi que j´voulais flancher Devant la veuve J´veux pas qu´on dise que j´ai eu l´trac
De la lunette, Avant d´éternuer dans l´sac A la Roquette.