Qu´est-ce que vous dit´s, mossieur l´gendarme ? Que j´pilonn´, que j´n´ai pas d´métier, Que j´suis sans aveu -z-et sans carme. Vous rigolez, mon brigadier Quels sont mes moyens d´existence ?
D´où que j´viens ?... Ej´viens d´n´importe où... Quand à c´que fais, y a pas d´offense, Ej´vends mon crayon pour un sou.
Oui, je l´sais bien, j´ai-z-un´ sal´ fiolle, J´ai vraiment pas l´air d´un rupin. Aussi, bon Dieu, j´fais pas l´mariolle, Ej´cranott´ pas comme un youpin. Ah ! Bon Dieu, non, j´suis pas d´leur tierce : J´suis un trimardeur, un voyou, J´ fais pas parti´ du haut commerce : Ej´ vends mon crayon pour un sou.
Quand j´dis qu´je l´vends, c´est z´un´ figure, Entre nous on n´me l´prend jamais. Vrai, y a déjà longtemps qu´i dure Pourtant, i n´est pas pus mauvais
Qu´un aut´, mais y a-z-un´ concurrence !! C´est à qui s´ra l´plus filou... C´qu´i y en a des mangins en France... Moi, j´vends mon crayon pour un sou.
Et c´est ceux-là qu´a des boutiques ! Des étalag´ ébouriffants !! Un fonds !... des clients !!... des pratiques Et des femm´s avec des enfants... Des môm´s qui leur fait des caresses !... Moi... j´ vis tout seul comme un hibou. Avec quoi qu´j´aurais des gonzesses ? Ej´vends mon crayon pour un sou.
Allons !... au r´voir, mossieu l´gendarme, Vous l´voyez ben, j´ai-z-un métier Avec quoi que j´me fais du carme, Allons... au r´voir, mon brigadier
Les v´là mes moyens d´existence... A présent j´m´en vas n´importe où... Vous l´voyez ben, y a pas d´offense, Ej´vends mon crayon pour un sou.