đŸ’ƒđŸŽ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đŸŽ€đŸ’ƒ

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Artiste : Arthur Rimbaud
Titre : Les Stupra
Les anciens animaux saillissaient, mĂȘme en course,
Avec des glands bardĂ©s de sang et d’excrĂ©ment.
Nos pÚres étalaient leur membre fiÚrement

Par le pli de la gaine et le grain de la bourse.

Au moyen Ăąge pour la femelle, ange ou pource,
Il fallait un gaillard de solide grément ;
MĂȘme un KlĂ©ber, d’aprĂšs la culotte qui ment
Peut-ĂȘtre un peu, n’a pas dĂ» manquer de ressource.

D’ailleurs l’homme au plus fier mammifĂšre est Ă©gal ;
L’énormitĂ© de leur membre Ă  tort nous Ă©tonne ;
Mais une heure stérile a sonné : le cheval

Et le bƓuf ont bridĂ© leurs ardeurs, et personne
N’osera plus dresser son orgueil gĂ©nital
Dans les bosquets oĂč grouille une enfance bouffonne.

Nos fesses ne sont pas les leurs. Souvent j’ai vu
Des gens déboutonnés derriÚre quelque haie,
Et, dans ces bains sans gĂȘne oĂč l’enfance s’égaie,
J’observais le plan et l’effet de notre cul.

Plus ferme, blĂȘme en bien des cas, il est pourvu
De méplats évidents que tapisse la claie
Des poils ; pour elles, c’est seulement dans la raie
Charmante que fleurit le long satin touffu.

Une ingéniosité touchante et merveilleuse
Comme l’on ne voit qu’aux anges des saints tableaux
Imite la joue oĂč le sourire se creuse.

Oh ! de mĂȘme ĂȘtre nus, chercher joie et repos,
Le front tourné vers sa portion glorieuse,
Et libres tous les deux murmurer des sanglots ?