Il se trouve que je devais pour un truc administratif Me rendre dans la capitale de cette putain d’Occitanie Ça me fait déjà chier de prendre ma putain de bagnole
Ma place dans le trafic ça devait rester des paroles Enfin bon, il faut, que j’y aille et ça me prend la tête Depuis une paire de jours ça me bousille la casquette Pour un tampon de merde, me taper des bornes en auto Fouler la terre battue de ce connard de Nougaro La route est sans surprise. Vinci me pompe en autoroute L’équivalant en ville d’un huitième de casse-croûte Et allez ça commence déjà par une de leur meilleure « Tu prends Rocade intérieure ou Rocade extérieure ? » « Tu prends Rocade intérieure ou Rocade extérieure ? »
« Tu prends Rocade intérieure ou Rocade extérieure ? » Jamais entendu parlé de gauche, de droite, c’te bande d’abrutis Sud, Est, Nord, Ouest la con de ta géographie
La ville des lumières qu’ont jamais lu de livre Pitre pénible encordé au bateau ivre D’un capitaine abandonné de ses neurones il a pris Trop de tartes en tronche par ses copains de rugby
Je m’arrête donc tout naturellement me fumer une clope Ça me flingue d’être encore à dix bornes d’Esquirol
Allez ça va j’suis pas con non plus, je me suis démerdé A arriver au centre de cette ville de demeurés Plein de voitures, pas une place, normal Je filerai à Vinci le restant de mon casse-dalle Toute façon j’aurai pas faim, ça, je le sais Tout juste envie de vomir et pouvoir enfin me barrer C’est super ici y’a tout plein de commerces Des trucs déco pourris ou des fringues de gonzesses Pas v’nu m’payer un slim vendu par un bipède Pas v’nu pour un concert de world à la Mounède Toulouse en vérité y’a rien que des hippies Qui se croient plus malins quand ils font du rugby J’te foutrais ça au champ à ramasser les prunes
Ça tiendrait pas une heure sans nous casser les burnes
La ville des lumières qu’ont jamais lu de livre Pitre pénible encordé au bateau ivre D’un calicoba qui s’est soudain cru capitaine Un gothique en hiver qui n’aurait pas de mitaines
Ça y est c’est fait, papier en main Je quitte les bureaux pour rebrousser chemin Rien à dire du pénible périple pour un con de papier Vous connaissez la ville, c’est là que vous allez tous chier Toulouse, c’est pas croyable comme c’est nul comme ville
Et ça se fout de Bordeaux qui est nulle comme ville Astaffort, sort du Lot et chie dans ta Garonne On vous laisse mort nés, comme Jesse Garon La caisse démarre, cool, meilleur instant de la journée Je m’en vais le quitter ce village de gros tarés La route est toujours plus belle au retour Déjà passé Montauban y’a comme de l’air autour Pas du parfum immonde qui me brûle le nez Après c’est nous qu’on pue ?! Allez, allez… Je reste à Astaffort pour le prochain quart de siècle Toulouse c’est fini toute façon y’a rien à y foutre que des papiers à la con
La ville des lumières qu’ont jamais lu de livre Pitre pénible encordé au bateau ivre D’une culture en dérive sur une mer de cassoulet Ouais garde tes crampons comm’ça t’es sûr de pas glisser
On pourrait bien entendu faire la même avec toutes ces grosses villes de merde Te crois pas plus malin parce que t’habites à Lyon, bien sûr. À Marseille, aussi, pardi Je vous laisse très volontiers vous régaler de toutes vos belles enseignes totalement identiques, de tous vos faubourgs commerciaux complètement pathétiques De tous vos gugusses avec des dégaines pas croyables, super contents de leurs tout frais tatouages sur le râble. Un peu comme les brebis de chez nous en vrai
Non non t’inquiète, branleur, nous aussi on choppe, beaucoup, bien et meilleur. On n’a juste pas besoin d’en faire des caisses que de s’en mettre Té, juste réfléchis, si t’y arrives encore entre deux applis, au simple fait que tous les jours tu payes, juste pour te garer En tout cas je vous épargnerai de rime pas drôle avec « loose » N’allez jamais à Toulouse C’est loin et c’est naze