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đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales
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Titre : Le Tavernier
Quand jâai rachetĂ© ce pâtit bout de terre, cette bĂątisse un peu austĂšre
« Vous faites une sacrĂ©e bonne affaire », mâavait prĂ©venu lâpropriĂ©taire.
Or moi qui lâaie cru, plus tard, jâai vu lâarnaque que je nâavais pas flairĂ©e.
Si je vous dis quâje me suis fait enfler, le terme est encore trop lĂ©ger.
Jâai cĂ©lĂ©brĂ© ma licence âquatreâ comme dâautres auraient fĂȘtĂ© leur bac.
Y a des posters aussi jaunis que le pastis quâils affichent.
Les tables sont aussi bancales, que les Ăąmes qui sây installent.
Les ratiches aussi sont jaunies, comme le sourire quâelles affichent.
Un almanach dâil y a longtemps, qui semble avoir figĂ© le temps.
Du vilain lambris sur les murs, pour camoufler, ... La moisissure.
Sur ce décor un peu blasant, voici maintenant les occupants
Dâabord les deux habituĂ©s, qui se soucient guĂšre de leur santĂ©.
Le premier se serait mis Ă boire, parce que sa rombiĂšre lâa quittĂ©.
Il nâa trouvĂ© que cet exutoire, pour espĂ©rer se consoler.
Jâai dĂ©couvert un peu plus tard, quâcâest pour ça quâelle, ... Elle sâĂ©tait tirĂ©e.
Le second qui, comme le premier, use de lâexcuse du cĆur brisĂ©
BrisĂ© certainement de nâavoir, oh jamais eu de quoi vibrer.
La seule quâait jamais partagĂ©e sa chaumiĂšre, câest sa vieille mĂšre
Celle qui malgré son dos plié vient parfois le ramasser
Comme faisait la femme du premier quand il était, ... Quand il était, encore marié.
Puis la troisiĂšme, câest la maĂźtresse, plus sĂ©ductrice quâinstitutrice
à touiller son café noir, à remuer son désespoir
Toujours assise au fond du bar, par la fenĂȘtre est son regard
Et elle attend impatiemment, celui qui vient que trop rarement.
Lâhomme mariĂ© trĂšs occupĂ© qui bosse dans la, dans la, dans la, ... Rue dâĂ cĂŽtĂ©.
Presque aussi navrant quâattachant, le quatriĂšme est un poĂšme.
Il parle tout le temps du bon vieux temps, dâune vie qui ne fut pas la sienne.
On a beau savoir quâil fabule, on aime Ă se montrer crĂ©dule.
Pour voir pĂ©tiller ses grands yeux, persuadĂ© dâun passĂ© glorieux.
Comme lâoptimisme est contagieux, on se surprend, ... Ă rĂȘver mieux.
Le premier, pense quâelle va revenir, le second, quâelle va lui sourire.
Quand elle aura tourné la page, du mari redevenu sage.
Et moi, que cette bùtisse austÚre, serait une sacrée bonne affaire
Pour nous tous un genre de repĂšre, pour venir consommer, consommer, pour venir consoler ses frĂšres.