C’est pas demain que tu me verras ouvrir
Mes yeux bouffis de grand matin
Que tu me surprendras à rire
juste comme ça pour rien
C’est pas demain que tu me verras sourire

je te dirai pourtant que je vais bien
Tu sauras que je peux mentir
que je fais même ça très bien
que j’ai terminé de rougir
que je ne mange plus de ces pains là
Toi et moi
on a pas fini de vieillir

C’est pas là qu’il faut m’attendre
là ou c’est plat, clair et tout droit
Pas là ou il faut descendre
dans le doute je reste avec moi
et je choisis le silence plutôt que ça
plutôt que cette façon curieuse
de croire que l’on restera
d’attendre les heureux hasards
la bouche ouverte, les bras en croix
moi je supporte pas d’attendre

mais je ne prends pas ce qu’on me doit

J’ai pourtant pas si peur de vivre
pas peur de tracer mon bilan
mais ma confiance en l’avenir
se résume un peu au néant
j’ai pourtant pas si peur de vivre
j’ai pas confiance en l’avenir

J’ai pas tellement envie de savoir
je voudrais y penser moins souvent
J’aimerais tant perdre la mémoire
et revenir plus conquérant
moins le nez dans le rétroviseur
l’esprit de très blanc ou très blanc
qu’on jette aux buchers les rêveurs
Ils riront peut-être moins en fumant
aurais-je voulu être une starlette

qui n’y pense qu’en se maquillant
jusqu’à ce que les couches s’émiettent
et que revienne le néant
j’ai pourtant pas si peur de vivre
pas peur de tracer mon bilan
mais ma confiance en l’avenir
se résume un peu au néant
j’ai pourtant pas si peur de vivre
j’ai pas confiance en l’avenir