Aussi sure que brûle le soleil À l’automne ma rose fanera Je me vois déjà devenir vieille Je me vois oui mais ne me reconnais pas
À tous les dieux, à tous les ciels Je vous en prie laissez-le moi Le rose qui aux joues me rend belle Je vous en prie je n’ai que ça
Ma peau n’est plus aussi douce qu’hier Et mon chant moins ardent quatre fois Mon regard qui était fort et fier Hésite et hésiter ne se décide pas
À tous les dieux, à tous les ciels Je vous en prie laissez-la moi Cette beauté dont j’étais reine Je vous en prie laissez-la moi
Mes mains qui tremblent d’être humaine Je voulais tant, comme une offrande Puisque je n’ai rien d’autre qu’elle
Pour supplier à l’éternel
À tous les dieux, à tous les ciels Encore un peu, laissez-la moi Cette beauté, arme sereine Le temps de cette vie suffira
Ou jurez-moi que je suis plus que ça Oui parlez moi de cette chose qui traverse les âges Dîtes-moi « ton âme est immortelle, Ce corps n’est rien il n’y a que lui qui vieillira »
À tous les dieux, à tous les ciels Cette prière entendez-là Si mon masque doit devenir pierre Que mon feu de joie ne s’éteigne pas