Ils buvaient de l´absinthe Comme on boirait de l´eau L´un s´appelait Verlaine L´autre, c´était Rimbaud Pour faire des poèmes
On ne boit pas de l´eau Toi, tu n´es pas Verlaine Toi, tu n´es pas Rimbaud Mais quand tu dis : « Je t´aime » Oh mon Dieu, que c´est beau Bien plus beau qu´un poème De Verlaine ou Rimbaud
Pourtant que j´aime entendre Encore et puis encore, La chanson des amours Quand il pleut sur la ville La chanson des amours Quand il pleut dans mon coeur Et qu´on a l´âme grise Et que les violons pleurent Pourtant, je veux l´entendre Encore et puis encore
Tu sais qu´elle m´enivre Comme le bateau ivre La chanson de ceux-là Qui s´aiment et qui en meurent Et si j´ai l´âme grise Tu sècheras mes pleurs
Ils buvaient de l´absinthe Comme on boirait de l´eau Mais l´un, c´était Verlaine L´autre, c´était Rimbaud Pour faire des poèmes On ne boit pas de l´eau Aujourd´hui, les « Je t´aime » S´écrivent en deux mots Finis, les longs poèmes La musique des mots Dont se grisait Verlaine
Dont se saoulait Rimbaud
Que je voudrais connaître Ces alcools d´or, qui leur grisaient le coeur Et qui saoulaient leur peine Oh, fais-les-moi connaître Ces alcools d´or, qui nous grisent le coeur Et coulent dans nos veines Et verse-m´en à boire Encore et puis encore Voilà que je m´enivre Je suis ton bateau ivre Avec toi, je dérive Mais je t´aime et j´en meurs
Les vapeurs de l´absinthe M´embrument Je vois des fleurs qui grimpent
Au velours des rideaux Quelle est donc cette plainte Lourde comme un sanglot ? Ce sont eux qui reviennent Encore et puis encore Au vent glacé d´hiver, Entends-les qui se traînent, Les pendus de Rimbaud Les noyés de Verlaine Que la mort a figés Aux eaux noires de la Seine J´ai mal de les entendre Encore et puis encore Oh, que ce bateau ivre Nous mène à la dérive Qu´il sombre au fond des eaux Et qu´avec toi, je meure
On a bu de l´absinthe Comme on boirait de l´eau Et je t´aime, je t´aime Oh mon dieu, que c´est beau Bien plus beau qu´un poème De Verlaine ou Rimbaud…