Cet enfant-là, Cet enfant-là Te ressemble, te ressemble. Il a de toi Je ne sais quoi :
Le sourire Ou peut-être, Quand il marche, Ta démarche. Il hésite et s´avance. Cet enfant-là Te ressemble Et j´en tremble.
Cet enfant-là, Tu t´en souviens, Tu le voulais. Tu m´en parlais Et, merveille des merveilles, Je riais de t´entendre. Tu me disais : " Comme je voudrais, Qu´il te ressemble,
Te ressemble. Moi je voulais Que cet enfant Te ressemble. "
Tu voulais qu´un jour, il soit avocat ou bien médecin. Nous nous disputions déjà l´avenir D´un enfant qui n´était pas encore là. Moi, je voulais qu´il soit berger, jardinier Ou bien musicien. Je l´imaginais déjà, tout petit, Un immense piano au bout de ses doigts. Il aura des poissons d´or, des jardins de sable Et de grands voiliers blancs, Des oiseaux de feu, des îles enchantées, Des étoiles filantes au fond de ses yeux. Il ne connaitra que l´ogre gentil
Qui jamais n´a dévoré les enfants. Mon enfant dieu, mon enfant prince, mon enfant roi, Mon enfant merveilleux, mon enfant rien qu´à moi, Nous lui tournions des manèges sous la neige, Nous lui bâtissions des châteaux en Norvège, en Norvège
Mais cet enfant-là, Cet enfant-là Lui ressemble. Il a d´elle Je ne sais quoi : Le sourire Ou peut-être, Quand elle marche, Sa démarche
Et sa grâce, Ma disgrâce. Cet enfant-là N´a rien de moi Mais vous ressemble.
Cet enfant-là, Cet enfant-là Te regarde, Me regarde. Il s´étonne, Il s´inquiète Et, timide, il s´avance. Cet enfant-là Me tend les bras Et je l´aime. Cet enfant-là N´a rien de moi, mais te ressemble,