J´entends sonner les clairons: c´est le chant des amours mortes. J´entends battre le tambour: c´est le glas pour nos amours. Sur le champ de nos batailles
meurent nos amours déchirées. Les corbeaux feront ripaille, j´entends les clairons sonner. T´as voulu jouer à la guerre contre qui et pour quoi faire? J´étais à toi tout entière, j´étais déjà prisonnière, mais du matin qui se lève, du jour à la nuit, sans trêve, tu voulais ton heure de gloire et je ne sais quelle victoire. Entends sonner les clairons: c´est le chant des amours mortes. J´entends battre le tambour: c´est le glas pour nos amours. Sur le champ de nos batailles meurent nos amours déchirées. J´ai lutté vaille que vaille,
mais je n´ai rien pu sauver. Ci-gît, couché sous la pierre, tout nu, sans une prière, notre amour mort à la guerre. Ah! fallait, fallait pas la faire! Ci-gît, après tant d’arôme et la moitié d´un automne, ci-gît, sans même une rose, notre amour pour qui éclose? Entends sonner les clairons: c´est le chant des amours mortes. J´entends battre le tambour: c´est le glas pour nos amours. Va-t´en jouer à la guerre, va-t´en vouloir la gagner. Tu m´as perdue tout entière, tu m´as perdue à jamais! Tu peux déposer les armes,
oui, j´ai fini de t´aimer. Il est trop tard pour tes larmes: entends les clairons sonner!