Je soussignée une telle qui suis saine d´esprit, Qui suis folle de toi et ne s´en remets pas. Je te lègue aujourd´hui en ce doux soir de mai Ou j´en ai plus qu´assez tout ce qui est fini. Je n´aurais jamais pensé qu´il suffirait d´une amie
Et pas davantage Pour pouvoir, ô mon amour, amasser un tel héritage. Comme je n’espérais plus, Voilà que tu es venue, O, toi ma tendresse, Pareille au petit Jésus. Ce fut ma richesse. A bouche à bouche ta bouche, Tu as partagé ma couche. Nuits enchanteresses. Notre amour larguait ses voiles Sous un ciel troué d´étoiles. La chaude paresse. L´orage éclata soudain Nous laissant un ciel chagrin Et l´humeur chagrine. Notre amour battit de l´aile
Et s´enfuit à tire d´ailes Comme l´hirondelle. Ah je te veux, je veux plus. Ah, dis, pourquoi souris-tu ? Je te veux entière. Ah, où vas-tu et pourquoi ? D´où viens-tu, réponds-moi ? J´étais chez ma mère Les dimanches en famille, Les jeudis avec ta fille, Ta chère petite, Et le reste, merci bien. Un drame pour les presque rien. Il faut qu´on se quitte. Je sais, je n´ai, trois fois non, Non, rien du boeuf mironton, Tout comme on l´appelle. Je reconnais, pourquoi pas,
Que dans la vie je ne suis pas Un cadeau du ciel Et j´ai eu, lorsqu´on y pense, Pour nous deux tant d´impatience, De tendres patiences, Qu´aujourd´hui, je n´en peux plus Et puis hélas ai rompu. C´est la délivrance. Tous nos souvenirs d´amour Amassés au jour le jour A toi sans partage. Tu voulais tout. Garde tout...