coudes collés au genoux joues dans les mains impotent sous les paupières le trou du regard perdu dedans
l´élan coupé à raz la suite figée dans «ça viendra» «peut-être» et «pourvu que» prières et vœux
je vendrai ma maison à celui qui n´y coupera pas les fleurs je vendrai ma maison à celui là seulement je vendrais ma maison à celui qui n´y coupera pas les fleurs et comme il ne vient pas j´attends
l´attente me l´a dit elle aime ma gueule mon herbe ma compagnie et si je la déteste elle elle s´en fout
elle reste
elle dit souvent qu´elle m´apprend à mettre l´ ici et l´ailleurs dans le maintenant comment tourner en rond en marchant droit devant
je vendrai ma maison à celui qui n´y coupera pas les fleurs je vendrai ma maison à celui là seulement je vendrai ma maison à celui qui n´y coupera pas les fleurs et comme il ne vient pas j´attends
parfois je l´imagine
et alors j´oublie que j´attends toujours je le dessine souriant
mais l´attente n´attend pas et vient me ravir l´insouciance ce que je pense à ça c´est fou quand j´y pense