Je t´écris depuis mon occident clinique Assis au chevet d´un système perfusé Depuis le tout dernier sprint de l´ère atomique Depuis les pluies acides et la fonte des glaciers De mon humilité quasi aquatique
Les pieds dans l´eau les poumons tristement souillés De ma consommation au stade schizophrénique Des aliénations qui finissent de m´asphyxier
Je t´écris, je t´écris, je t´écris, je t´écris Je t´écris depuis mon occident souffrance De mon universalisme en peau de chagrin De l´extrême puissance de feu de mon arrogance Des frontières miradors qui fixent le clandestin De mon droit international, de mes sentences Des satellites espions de tout le règne humain Des dogmes mortifères des chemins de croissance
De tous les chants disparus de nos lendemains Je t´écris, je t´écris, je t´écris, je t´écris Je t´écris depuis mon occident clinique De mes vertiges et de mes hallucinations
Des religions d´argent des dieux anxiolytiques Des superlatifs en points d´interrogation De nos mots qui ne servent plus qu´à obéir Des langages qui informatisent nos émotions
De la peur qui s´affiche bien avant le sourire De l´hospitalité des portes des prisons Je t´écris, je t´écris, je t´écris, je t´écris