Une avalanche de lÊgumes en façade Opulence affichÊe, comme une barricade Petit homme frisÊ brun, à la blouse bleue
A l´accent algÊrien... Êpicier rebeu.
Il vend de tout, et à toute heure Des clopes, des fruits, d´l´alcool et du porc J´l´aime bien, il est sympa... même s´il me vend des fois Le pâtÊ "Olida" au prix du meilleur foie gras.
FÊlix l´Êpicier d´en face, fait la grimace "Qu´est-ce qu´il fout ici ? Qu´il retourne dans son pays C´est voleur et compagnie C´est comme ça en bougnoulie !"
Ali s´en fout, il gagne plus d´argent Même madame Baro du 5e, là bas, vient chez lui maintenant. Certains contiennent leur colère, seulement le tolèrent
Car il est toujours ouvert, mĂŞme quand FĂŠlix Ă tirĂŠ son rideau de fer.
Ali regrette qu´on le confonde avec Les barbares à barbe à la haine vagabonde Est-ce que tous les suisses fabriquent des pendules... Peut-on affirmer que-tous-les-grecs-s´enc...
FÊlix l´Êpicier d´en face attire le client On vend des produits français, nous, des produits bien d´chez nous ! Oranges d´Espagne... bien d´chez nous ! Nems et lasagnes... bien d´chez nous Pain de campagne... bien chelou... !
Quelqu´un a brÝlÊ l´Êpicerie d´Ali FÊlix, bien sÝr, a un alibi
Il se rÊjouit et se frotte les mains "Sans Ali, je vais faire fortune, c´est certain !"
A la place d´Ali, on voit de loin Un grand carrefour : 60 magasins... FÊlix l´a dans l´cul, il a plus d´client "Mais bordel, carrefour, c´est français !... Pourtant."
FÊlix maintenant, regrette son vieux concurrent Il a compris, mais trop tard, que l´ennemi, c´est pas Ali Mais les grands qui mangent les petits Les grands qui mangent les petits Petits comme Ali... et petits comme lui : tant pis pour lui !