Il avait une âme de poète, mais un langage de charretier Son énorme cœur d´esthète était souvent troublé
Il s´extasiait des heures, subjugué par dame Nature S´enivrant de ses splendeurs avant de souffler dans un murmure "Ca m´trou l´fion bordel à cul, putain de merde, c´est beau !"
Ses goûts fins et raffinés, soignés, si délicats Et sa façon de les exprimer ne correspondait pas Succombant au charme de Bach, de Schubert Susurrait entre deux larmes et dans une émotion sincère "Ca m´trou l´fion bordel à cul, putain de merde, c´est beau !"
Levant les yeux de son livre, ému par sa lecture Frappé voyant au Louvre des antiques sculptures
Saisissant l´œil humide, les courbes d´un femme et aimé Il pouvait lancer languide mais sans arrière pensée "Ca m´trou l´fion bordel à cul, putain de merde, c´est beau !"
Ce n´est pas au vocabulaire, que l´on s´aperçoit Si quelqu´un est vulgaire, ou s´il ne l´est pas On connait des gens très classes, distingués, biens comme il faut Qui disent des trucs dégueulasses, sans employer de gros mots