À la longue, on s´emmure à travers les canisses On voit dans l´embrasure le soleil jaune pisse À la longue, on ne sait plus très bien C´est ainsi que se décroisent nos chemins
À la longue, on s´ignore, on ne parle qu´en signes Et lorsque tu t´endors, c´est pour moi mauvais signe À la longue, chacun prend sur soi Et le silence est le plus bruyant des fracas
Va-t´en avant que tu t´en ailles Coûte que coûte et vaille que vaille Avant qu´un grand coup de machette te prive De ta douleur si vive Qu´à dessein, tu cultives
À la longue, on s´enterre et nos yeux sont en cire Et tout nous indiffère et ça nous paraît pire À la longue, on ne sait pas pourquoi
Mais on a l´impression d´avoir porté sa croix
À la longue, on s´écœure et nos cœurs sont de pierre Et cette vie de malheur nous paraît de misère À la longue, on ne sait plus très bien Mais le plus heureux est celui qui sort le chien
Va-t´en avant que tu t´en ailles Coûte que coûte et vaille que vaille Avant qu´un grand coup de machette te prive De ta douleur si vive Qu´à dessein, tu cultives