Je me souviens du gout des gens De la torpeur et des tourments Y´a pas cinq heures j´avais quinze ans Mais plus grand chose de l´enfant Je me rappelle d´un torrent
D´un homme singe, et d´un cadran De cette douleur entre les dents De la douceur d´aucun printemps, avant avant
Je voulais faire tout comme les riches Tout en les maudissant au fond Je me rappelle de quelques friches De mes vieux copains vagabonds Y´a pas quatre j´avais vingt piges Déjà les soucis d´un vieux con Aujourd´hui encore je m´entiche De quelques arbres, juste pour le tronc
La vie n´aime pas qu´on la regarde Dans les yeux Elle peut te faire croire par mégarde
Qu´elle est deux Mais elle n´est qu´une Sans rancoeur ni rancune
Je me souviens de leurs amants Sale tête de con, sale tête de gland Y´a trois quart d´heure j´avais trente ans Le QI d´un orang-outan Je me rappelle de pas grand chose Un coin de ciel qui vire au mauve J´étais déjà bien peu de choses Comme bien des rebelles sans causes
Y´a pas deux plombes j´avais quarante La vie était déjà moins marrante Tord boyaux couleur amarante Chaque été en douce pente
La vie n´aime pas qu´on la regarde Dans les yeux Elle peut te faire croire par mégarde Qu´elle est deux Mais elle n´est qu´une Sans rancoeur ni rancune Aucune
Long soupir embrouilles et brouillard Petites combines, faux débrouillard Je vois mon avenir de vieillard Comme un train toujours en retard
Y´a pas 5h j´avais 15 ans Déjà la rage, c´était déjà les gens Déjà les yeux rougis de sang Déjà le nez au firmament
Y´a quelques mois J´avais 15ans, Mais j´aimais pas.