💃🎤 Paroles de chanson Française et Internationnales 🎤💃
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Je suis né avorton narquois Brandissant aux faiseuses d’anges Une triomphante phalange Primale flèche en mon carquois Cerné de hublots agressifs Je narguais de toute mon île L’écume d’une mer hostile Bordant à regret mes récifs J’avais le cuir de l’animal Et sa résistance sauvage Et les ressacs sur mon rivage Ne me faisaient ni peur ni mal J’ai goûté les parfums secrets De la frimousse à la farine De Noël à la mandarine Du crissement sec de la craie L’oiseau tombé du nid déploie Son zèle à leurrer les rapaces Il trouve l’issue dans l’impasse D’une vie sans mode d’emploi Dans la recette du missel Tous les lardons sont des malades On accommode sa salade De cinglantes gifles de sel Je ne sais à quel cuisinier Revient ce sectaire mérite Mais toujours est-il qu’à ce rite Je n’entendais pas communier Teigneux ruant comme un baudet J’assénai des coups de tatanes En pissant dru sur la soutane Qui me trempait dans son bidet Depuis lors je suis devenu Rétif aux festins des églises La hantise me paralyse De figurer sur le menu Mes souvenances se dénouent Ta voix divine me rappelle Sylvie derrière la chapelle C’est toi qui me mis à genoux Mélanges subtils et savants Taches d’encre et de confiture Les pleins les déliés les ratures Les jupes des filles le vent Je musardais clopant-clampin Par le chemin des écolières La perspective cavalière Rangeait les pignons des rupins Un bouquin me tournait le dos Dans la vitrine du libraire Parfois un chaland téméraire Me l’effeuillait comme un cadeau Ce frêle frisson sensuel Troublait le moulin de mes rêves Je babillais des mots sans trêve Don Quichotte perpétuel L’Odyssée Lagarde et Michard La balade en petit Larousse Le Sergent Major dans la trousse Moi je frimais comme un richard Une chanson faisait le mur Je m’adonnais à la varappe Pour en attraper quelques grappes Comme on gobe le raisin mûr Et puis d’un revers délicat Je transvasais de mon oreille Un peu de suc de cette treille Au creux de mon harmonica Je croisais l’ombre d’un piano Bissextilement chez la mère Sur quelques miettes éphémères Je picorais comme un moineau Tel un voleur de tout venant J’ai mis mon butin en mémoire Sur l’étagère de l’armoire De mon cerveau de ruminant De ces refrains cambriolés Ces notes d’apprenti corsaire Me viennent ces chants de faussaire J’avais le coffre sans les clés Mes lèvres fanaient d’ignorer La saveur des larmes salines L’enfance ne fut pas câline J’ai appris bien tard à pleurer Très tôt l’école m’a quitté J’ai gravé au cul du pupitre Au canif le dernier chapitre D’un pacte d’infidélité Icare valsait sur mes airs J’avais l’audace du timide Et du haut de mes pyramides Je peuplais d’arbres le désert Je traînais mon âme d’enfant Les mains vides les poches pleines D’espérances de porcelaine Dans un magasin d’éléphants De l’ambroisie des beaux discours Aux implacables forfaitures J’ai vite saisi l’imposture Des roitelets de basse-cour Au rancard des malentendus On s’échangeait nos maladresses Sur nos valises de détresse En salle des faux pas perdus D’un souffle un regard effleuré Une caresse buissonnière On feintait l’art et les manières D’avoir l’air de s’être égarés C’est l’inconnu qui nous étreint Nous voilà du même voyage On a loupé des aiguillages Mais on est dans le même train On ne sait pas ce qu’on bâtit Mi-architecte mi-manœuvre Et pour façonner son chef-d’œuvre On doit inventer les outils Ton beau jardin m’a cultivé Fertile foisonnant prospère J’étais un père sans repères Les enfants m’ont bien élevé Les saisons fusent sans raison Je ne crois pas leur stratagème J’improvise le temps que j’aime Jusque derrière l’horizon Je demande leur nom aux fleurs Infatigable autodidacte Dans ce théâtre sans entracte Je siffle le fil du souffleur Je suis l’éternel débutant J’apprends grain à grain mon vignoble J’attends la pourriture noble Ou bien c’est elle qui m’attend Je vendange le fruit nacré Quand sa moisissure est tardive Et chaque jour je récidive Chaque jour il est plus sucré À l’été de la Saint Martin La faux peut s’armer de patience Avant de ramener sa science La vie commence ce matin