Les poètes n´écrivent plus Sur des plaquettes invisibles On vissera au coin des rues Pour faire la pige à l´intangible
Armés de curieuses bannières Ils prennent les couleurs du temps Et vont en desserrant les dents Mordre les pieds des militaires
Les poètes ont des poings énormes Pour faire éclater les sirops Les pharmaciens du Renaudaux Les apothicaire de la forme Leurs yeux carrés sont des fenêtres S´ouvrant sur la campagne bleue Ils ne seront jamais sérieux Et ne répondent pas aux lettres
Les poètes ne viennent plus De l´aristocratique classe De sérieux séniles cénacles Du trou du fût du dernier cru
Ne marcheront plus dans les rues Un soleil entre les oreilles La tête en forme de corbeille Et les doigts de pieds dans les dus
Les poètes jettent leurs stylos Et puis dévorent leurs plaquettes Et s´en vont jeter des fléchettes Dans le cul de l´académie Ils chantent avec les voix rouillées Des images instantanées Des roucoulements de vautours En cassant le béton des cours
Leurs guitares internationales S´envoient des accords dissonants Et les mots qu´on y voit dedans
Jouent au poker sur les cymbales
Armés de curieuses bannières Ils prennent les couleurs du temps Et vont en desserrant les dents Mordre les pieds des militaires