Pourquoi pleu´s-tu p´tit´ mèr´ chérie Je vois des larmes dans tes yeux. Ma p´tit´ sœur n´est donc pas guérie ? Tu me disais qu´elle allait mieux... A la maison toujours on pleure,
C´est à cause d´elle et pourtant Je t´entendais dir´ tout à l´heure Qu´elle était bien heureuse maint´nant
Je ne comprends pas ces propos étranges Pourtant j´entendais bien... Tu disais tantôt Qu´on n´la verrait plus et qu´parmi les anges Elle était partie dans le ciel... là-haut.
Ma chère enfant, prends ta poupée, Allons au bois, tu reverras Tes camarades occupées De chiffons et de falbalas. Et pendant que l´enfant s´amuse Riant, chantant, toute à ses jeux De la gaîté cherchant l´excuse La maman dit : «C´est l´âge heureux...
Age insouciant, ignorant la vie, Age où nous voyons le ciel toujours beau Pour une poupée la mignonne oublie Sa chèr´petit´ sœur qu´est dans l´ciel là-haut.»
Mais tout à coup l´on crie, on bouge Et tout´ la band´joyeuse s´en va Vers le marchand d´ballons rouges «J´en veux un, maman !.. Celui-là...» «Allons... tiens... prends ! Petite folle ! Et tiens-le bien !» - «Merci maman !» «Tu l´as lâché !» L´ballon s´envole. «Je devrais t´ gronder sévèr´ment.»
«Ohi non, ne grond´pas, petit´ mèr´ jolie, Je l´ai fait exprès... J´ai choisi l´plus beau...
Regarde... il s´en va vers ma sœur chérie, Ma bell´petit´ sœur qu´est dans l´ciel là-haut.»