Dans son lit blanc tout grelottant de fièvre L´enfant se meurt et la pauvre maman Guette déjà le soupir de sa lèvre Et sur son front pose un baiser brûlant L´enfant s´éveille à cette douce étreinte
Les yeux grandis, cernés par la douleur Et dit alors d´une voix presqu´éteinte À sa maman qui lui cache ses pleurs.
Je veux mon polichinelle, mon joujou, mon joli pantin C´est lui qui chasse mon chagrin Il est si drôle et si malin Je veux tirer la ficelle Qui le fait danser dans mes mains Maman, maman tu le sais bien Je veux un polichinelle
Dans son délire il n´a plus connaissance Des heureux jours où parfois turbulent Il brisa le jouet dans sa démence Sans réfléchir, il veut éperdument Trouvant très cher un joujou de la sorte
Pour le guérir elle n´a plus le sou Vient le docteur mais au seuil de la porte Il n´ose entrer, entendant tout à coup :
Je veux mon polichinelle, mon joujou, mon joli pantin C´est lui qui chasse mon chagrin Il est si drôle et si malin Je veux tirer la ficelle Qui le fait danser dans mes mains Maman, maman tu le sais bien Je veux un polichinelle
Le bon docteur a compris la misère À cet appel son cœur s´est éveillé C´est un caprice, il peut le satisfaire Peut-être ainsi l´enfant sera sauvé Dans un bazar, il se rend, il achète
Le beau joujou que voulait le petit Puis il revient très fier de son emplette Il le donna à la mère et lui dit :
Voilà son polichinelle, son joujou, son joli pantin Allons n´ayez pas de chagrin L´enfant sera guérit demain Ailleurs le devoir m´appelle Et je pars heureux puisqu´enfin Pour moi la vie d´un chérubin Vaut mieux qu´un polichinelle.