Comme la nuit je m’avance dans ce jardin Aucune fleur debout, pas de parfum À la fontaine, au chant glacé de son eau Je sens l’ennemi dans mon dos
Je me tais, j’avance Dans ce jardin noir de bleu Le feu au cœur j’avance Tous ignorant tout de ce feu
On dit prie et tout va mieux Oh mère prie pour moi, si tu peux Il faut aimer son prochain mais tu vois comme un oiseau noir niche au cœur de l’Homme
Je me tais, j’avance Passé, je brulerai ce pont dans Le feu au cœur j’avance Les pauvres ne portent même plus de nom
Je suis là, las de pleurnicher Les larmes ne m’ont rien apporté Si je devais les trouver endormis
Je tuerai un à un mes ennemis
Je me tais, j’avance Parmi les fourberies et les tromperies Le feu au cœur j’avance Par les villes foutues, vidées endormies
Le loup capital veut ta peau Le monde cupide ta peau Il te fera lâcher tôt la lutte Toi-même tu guidera ta chute
Je me tais, j’avance Parmi les on-dit dans les commérages Le feu au cœur j’avance Il est temps de faire équipage
Leur mépris bientôt te clou
Un beau matin tu ne te lèves plus du tout Quant à moi, au bout je suis Je veux venger mon père à tout prix
Je me tais, j’avance Le pas mal assuré dans la pente Le feu au cœur j’avance Toujours cette image qui me hante
Mes compagnons de route, mes sœurs elles N’ont pas moins que moi le cœur en flamme Mais il n’y a pas ici de chapelles Où déposer le fardeau de nos âmes
Je me tais, j’avance Mon chien est debout, à bout Le feu au cœur j’avance Toujours cette image qui me hante
Maintenant le ciel s’ouvre on veut se sentir soulagé Honneur, sagesse et rides d’aucuns disent que le ciel est vide
Je me tais, j’avance Sur le dos, le reste d’un des miens Le feu au cœur j’avance Dans le talon, un mal de dents de chien
La peine semble sans fin Partout de quoi pleurer, partout Qui pense que cette peine est feinte N’a qu’à venir ici prendre le pouls
Je me tais, j’avance Voilà bien longtemps je crains
Le feu au cœur j’avance De n’être plus qu’un point dans le lointain
Comme la nuit j’avançais dans ce jardin Dans la chaleur d’été, dans l’herbe chauffée Pardon madame, j’ai dit pardon madame Il n’y a plus personne, plus de jardinier
Je me tais, j’avance voilà bien longtemps je crains Le feu au cœur j’avance De n’être plus qu’un point dans le lointain