Une infirmière promène ses seins lourds sur le blanc De mon lit comme deux montgolfières survolant Des souvenirs brumeux, des souvenirs brûlants, Des souvenirs du temps où j´étais bien vivant
Je rêve de voir l´été Je rêve de voir l´été
Un bouquet de pivoines étourdi dans un vase Me regarde faner en mille métastases Le couloir qui gémit de plus mourant que moi Et au bout un Jésus séchant sur une croix.
Je rêve de voir l´été Je rêve de voir l´été
Tu viendras m´embrasser une dernière fois, Je me sentirai lâche de m´enfuir avant toi, On se rappellera nos bagarres et nos rires, En frimant je dirai que mourir, il y a pire
Je rêve d´un Ricard blond sous le soleil d´été
Et du bar de Jeanine sous la place de Vernet Je rêve d´une langue à sucer comme un cône, Dans un recoin de nuit, s´aimer à être stone.
Je rêve de voir l´été Je rêve de voir l´été
Je vais bientôt quitter cet hôtel de fantômes, Où l´on entend tousser et hurler à la mort Vers la lune qui monte, mes bras sont bien trop courts Mes paupières se ferment, c´est comme après l´amour