Elle me demandait: "Que deviennet les roses Que je vois se flétrir et mourir? Vont-elles au néant Comme vont toutes choses?"
Et je lui répondis: "Sur votre joue en fleur Les roses, en mourant Ont laissé leur couleur."
Elle me demandait Pourquoi des violettes Le tendre bleu pâlit Si prématurément Et je lui répondis Que dans son œil charmant Ces gentiles fleurettes Avaient voulu laisser Leur teinte que le temps Ne saurait effacer "Dis-moi pourquoi la brise Qui nous grise En été
Et souffle son haleine Chaude de volupté Cesse-t-elle, soudain L´hiver, sa cantilène?" Je lui dis : "Dans ta voix J´entends de cet été Toutes les harmonies Infinies Qui chantaient dans la plaine Et murmuraient au bois."
"Hélas!" dit-elle enfin Que n´ai-je la puissance! Je voudrais arrêter le printemps Dans son cours!" Cher ange, ton sourire Exquis d´adolescence Est pour moi l´éternel