Été, j´ai cherché trop longtemps À lutter contre votre grâce; Ce soir, mon cœur est consentant Je suis voluptueuse et lasse
Je vais près des obscurs lilas Dans l´ombre du marronnier tendre Comme une âme qui dit « Voilà Mon cœur ne veut plus se défendre. »
Tout m´ensorcelle, tout me nuit La nue est légère et tremblante Le désir, sur la douce nuit Glisse comme une barque lente
Ah! je voudrais qu´un jeune cœur Fût ce soir près de mon épaule Il respirerait ma langueur Plus romantique que le saule
Je lui dirais: « Ce n´est pas vous C´est toute la nuit qui me tente C´est elle qui me fait le cou
D´une colombe haletante
« Voyez comme l´air est fleuri Ne dites rien, je ne réclame Que vous, que vos regards meurtris Soyez une âme qui se pâme Une bouche pleine de cris Et pleurez, mon enfant chéri»