C´est à mon quatrième whisky Dans votre bar que j´ai compris Ce que j´étais, Charlie, je suis Un baobab ! C´est un grand arbre dans les sables
Qui crève de soif, le jour, la nuit Ça a d´ la branche et ça s´ennuie, Un baobab !
Plus j´y pense et plus je m´étonne J´aurais dû trouver ça plus tôt ! Ma vie, c´est l´ désert monotone Sur le sable, j´ai fait mes châteaux J´ai collectionné des visages Et retenu quelques prénoms Ce n´était pas l´Amour, oh ! non ! Ce n´en était que le mirage
Charlie, vous devinez, bien sûr Que sous l´écorce de bois dur Ça cache un cœur qui reste pur, Un baobab ! C´est romantique et vulnérable
Ça tend les bras vers l´infini Et ça pleure de joie sous la pluie, Un baobab !
Écoutez cet air qui résonne Au bois d´mon cœur, c´est l´hallali, Mon vieux Charlie, quand vient l´automne Faut boire la coupe jusqu´à la lie Et puis tirer son portefeuille Et payer tout ce que l´on doit Les billets tombent de mes doigts À ma façon... je me défeuille
Mais je crois voir à une table Un type ou deux qui rient de moi Sachez, Messieurs, qu´ je suis le Roi Des baobabs ! Ce sont des arbres respectables
Alors, à défaut de respect Quand ils passent, foutez-leur la paix, Aux baobabs !