C´était vraiment un employé modèle Monsieur William Toujours exact et toujours plein de zèle Monsieur William Il arriva jusqu´à la quarantaine
Sans fredaine Sans le moindre petit drame... Mais un beau soir du mois d´août Il faisait si bon, il faisait si doux Que Monsieur William s´en alla Flâner droit devant lui au hasard et voilà!... -Monsieur William! Vous manquez de tenue! Qu´alliez-vous fair´ dans la treizième av´nue?... Il a trouvé une fill´ bien jeunette Monsieur William Il lui a payé un bouquet de violettes Monsieur William Il l´a suivie à l´hôtel de la Pègre Mais un nègre
A voulu prendre la femme... Monsieur William, hors de lui Lui a donné des coups de parapluie Si bien que l´autre, dans le noir Lui a cou- pé le cou en deux coups de rasoir... Il a senti que c´est irrémédiable Monsieur William Il entendit déjà crier le Diable -Monsieur William! Mais ce n´était que le chant monotone D´un trombone Chantant la peine des âmes Un aveugle, en gémissant Sans le savoir, a marché dans le sang Et dans la nuit, a disparu...
C´était p´t-êtr´ le Destin qui marchait dans les rues...