Ca sâpassait un jour Ă Trianon, Dans la verdure et la bruyĂšre. Au milieu de ses petits moutons Lucas embrassait sa bergĂšre. Pendant que la chatouillait le gars,
Lisette riait Ă tue-tĂȘte, Et comme la censure En ce temps lĂ nâexistait pas, Dans les bosquets et les taillis, On entendait ceci :
"Embrasse-moi le . . . Ho ! Ho ! Embrasse-moi le . . . Ha ! Ha ! Embrasse-moi le plus discrĂštement possible. Je vais enfin toucher Ton pâtit . . . Ho ! Ho ! Ton pâtit . . . Ha ! Ha ! Ton pâtit coeur sensible. Ecartons les . . . Ho ! Ho ! Ecartons les . . . Ha ! Ha ! Ecartons les curieux de cet endroit paisible."
Et câest ainsi que ça sâpassait,
Tirâ la ridaine, Tirâ la ridon, Dans les jardins de Trianon.
La marquise en les voyant sâaimer, Jalouse, vint troubler la fĂȘte. Elle envoya Lison chez lâtripier Chercher une chopine dâallumette. Lâenfant partit dâun pas guilleret. Tous deux restĂšrent tĂȘte Ă tĂȘte. Ce qui se passa A ce moment-lĂ , On ne le sait pas. Dans les bosquets et les taillis, On entendait ceci :
"Je veux un gros . . . Ho ! Ho ! Je veux un gros . . . Ha ! Ha !
Je veux un gros bouquet, petit berger volage. Je veux que tu me le mettes au . . . Ho ! Ho ! Je veux que tu me le mettes au . . . Ha ! Ha ! Me le mettes au corsage. Je te tiens les . . . Ho ! Ho ! Je te tiens les . . . Ha ! Ha ! Je te tiens les mains pour tâjouer Ă ĂȘtre sage."