đđ€ Paroles de chanson Française et Internationnales đ€đ
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Titre : Le Calme
Ma muse dort comme une marmotte de mon pays⊠Comme il vous plaira, ma verve ; ce quâil y a de sĂ»r, câest que je ne ferai rien sans vous.
Ducis.
Souvent un grand désir de choses inconnues,
Dâenlever mon essor aussi haut que les nues,
De ressaisir dans lâair des sons Ă©vanouis,
Dâentendre, de chanter mille chants inouĂŻs,
Me prend à mon réveil ; et voilà ma pensée
Qui, soudain rejetant lâĂ©tude commencĂ©e,
Et du grave travail, la veille interrompu,
Détournant le regard comme un enfant repu,
Caresse avec transport sa belle fantaisie,
Et veut partir, voguer en pleine poésie.
Ă lâinstant le navire appareille : et dâabord
Les cùbles sont tirés, les ancres sont à bord,
La poulie a crié ; la voile suspendue
Ne demande quâun souffle Ă la brise attendue,
Et sur le pont tremblant tous mes jeunes nochers
Sâinterrogent dĂ©jĂ vers lâhorizon penchĂ©s.
Adieu, rivage, adieu ! - Mais la mer est dormante,
Plus dormante quâun lac ; mieux vaudrait la tourmente !
Mais dâen haut, ce jour-lĂ , nul souffle ne rĂ©pond ;
La voile pend au mĂąt et traĂźne sur le pont.
Debout, croisant les bras, le pilote, Ă la proue,
Contemple cette eau verte oĂč pas un flot ne joue,
Et que rasent parfois de leur vol lourd et lent
Le cormoran plaintif et le gris goëland.
Tout le jour il regarde, inquiet du voyage,
Sâil verra dans le ciel remuer un nuage,
Ou frissonner au vent son beau pavillon dâor ;
Et quand tombe la nuit, morne, il regarde encor
La quille oĂč sâĂ©paissit une verdĂątre Ă©cume,
Et la pointe du mĂąt qui se perd dans la brume.